Présentation de la cathédrale
Évry est une ville nouvelle qui a été créée dans les années 70 dans la banlieue sud de Paris; sa structure est répartie de façon diffuse et égale entre l’autoroute A6 et la nationale 7. Une multiplicité de bâtiments modernes en constituent le paysage.
Le diocèse Corbeil-Essonnes a été créé le 9 octobre 1966 lors de la partition du diocèse de Versailles. Ce découpage découle de la mise en place en 1964 des nouveaux départements de la région parisienne.
En 1984 Monseigneur Herbulot transfert l’évêché dans la ville nouvelle d’Évry, préfecture du département de l’Essonne. L’absence d’un lieu de culte au centre d’une agglomération de 80 000 habitants le décide à édifier une église-cathédrale à Évry, ce sera la première construite en France depuis plus d’un siècle.
Le premier janvier 1989 le diocèse prend le nom d’Évry-Corbeil-Essonnes.
La cathédrale sera édifiée dans le centre de la Ville Nouvelle, sur la place des Droits de l’Homme. Elle se situe à coté de l’Hôtel de Ville, de l’Université et de la Chambre de Commerce. Elle porte le nom de « Cathédrale de la Résurrection » et est dédiée à Saint Corbinien, premier évêque de Fressing-Munich (Allemagne) né au VIIIème siècle sur le territoire du nouveau diocèse.
Mario Botta, un architecte suisse, est choisi pour sa maîtrise de la brique qui est le matériau du centre ville d’Évry. Dès les premières esquisses, il étudie une forme de cylindre taillé en biseau.
A Pâques 1991, en présence de deux mille personnes et du Nonce Apostolique, Monseigneur Herbulot bénit les trois premières pierres. Le chantier démarre alors au mois de juillet 1992. Les fondations sont terminées au mois de novembre, l’ossature constituée d’un double cylindre de béton peut alors être édifiée. Cette ossature sera achevée en mai 1993 et le toit métallique placé par hélitreuillage. La pose des 800 000 briques peut alors commencer.
La même année, le 2 octobre, on assiste à la bénédiction des cloches et la cathédrale est ouverte le 11 avril 1995. L’inauguration a lieu au mois de mai 1995. Enfin, l’année suivante, en 1997, a lieu la consécration lors de la Fête de l’Ascension.
Le programme de la cathédrale:
Mario Botta doit intégrer à la conception de son édifice un certain nombre de bâtiments annexes. Il s’agit de cent logements, six mille cinq cents mètres carrés de bureaux, mille neuf cents mètres carrés de commerces et un centre d’art sacré (documentation) comprenant des salles de projection et de conférence. La cathédrale elle-même comporte une crypte, une sacristie, une chapelle du Saint Sacrement, des locaux techniques, un accueil librairie et les éléments indispensables à la messe tels que l’autel, l’ambon, l’orgue, le fond baptismal et le siège.
La cathédrale est complètement intégrée à un ensemble urbain. Elle est faite de briques roses venant de Toulouse, comme le revêtement de l’autel de ville et des bâtiments du quartier. On a utilisé 800 000 briques fabriquées spécialement pour l’édifice, 15 000 tonnes de béton et 450 tonnes de ferraille. Pour son esthétique extérieure, les briques sont placées en quinconce; ce qui donne un aspect de relief.
La cathédrale est un cylindre tronqué dont la coupure est à 45°. Le toit est habillé d’une couronne de vingt-quatre tilleuls argentés et coiffé d’une grande verrière triangulaire. Le clocher est marqué par une croix de douze mètres de haut qui surplombe l’ensemble.
La jonction du centre d’art et du cylindre forme un porche sous lequel se trouve la porte d’entrée de la cathédrale. L’arrivée dans l’édifice s’effectue dans l’axe de la cathédrale, face à l’autel, mais pas au niveau de la nef. En effet, on arrive sur une sorte de mezzanine d’où on surplombe l’espace de la célébration. Cette configuration de l’espace contraint le fidèle à glisser le long des parois circulaires et à déambuler à l’intérieur de l’édifice pour se rendre dans les bancs. La cathédrale peut accueillir huit cents fidèles dans la nef principale.
L’autel contient une relique. Il s’agit de celle de Saint Corbinien. Elle a été prélevée sur une relique qui se trouve dans l’église de Saint Germain-lès-Arpajon en Essonne. Le pilier supportant l’autel prend racine dans la crypte de la cathédrale. La crypte accueille sur trois rangées superposées vingt quatre cavités destinées aux sépultures des vingt quatre premiers évêques du diocèse.
Le fond baptismal est fixe à gauche du cœur et permet par sa grande taille l’immersion totale des baptisés.
L’orgue et la chorale sont placés sur une tribune creusée dans la paroi du cylindre. De même, d’autres tribunes existent tout autour de la cathédrale mais ne sont accessibles que lors de grandes cérémonies particulières. Lorsque toutes les places sont occupées, on peut compter mille deux cents à mille trois cents personnes dans la cathédrale.
La chapelle du Saint sacrement, appelée chapelle de jour à Évry, se trouve dans l’axe de l’édifice, légèrement en contre bas par rapport à la nef. L’agencement des pierres de pavement sur le sol dessine un labyrinthe. Cette chapelle octogonale peut contenir soixante personnes.
Enfin, il y a un unique vitrail qui complète la lumière apportée par la verrière du plafond. Il se situe juste derrière l’autel.