3ème Echelle d’étude

Troisième échelle d’étude

La cathédrale d’Évry

 

Nous avons vu les raisons qui ont poussé à l’édification de la cathédrale dans le diocèse d’Évry. De plus, nous connaissons à présent le terrain sur lequel elle a été bâtie et le rapport qu’elle entretient avec son environnement. Désormais, il nous reste à découvrir les choix formels qui ont été faits dans le plan, les jeux géométriques employés. Et enfin, nous verrons de quelle manière les différentes fonctions qui composent une église ont été implantées dans la cathédrale par rapports aux nouvelles orientations liturgiques. Nous nous demanderons aussi si ces fonctions ont été implantées en fonction de l’énergie présente dans le lieu…

 

Implantation formelle de la cathédrale.

 

Dans l’élaboration de la cathédrale, Mario Botta a donné beaucoup d’importance à la géométrie du bâtiment. Il nous faut essayer d’en comprendre les références et les motivations. Mais dans un premier temps, nous allons commencer par citer l’architecte pour bien comprendre à quel point ce sujet a été travaillé :

            « La résolution de l’ellipse dans la verrière de couverture évoque l’énergie baroque, ou plus simplement la dramatique d’une « géométrie transformée en une autre plus complexe ». La lutte entre l’alignement des bancs, le cercle puis l’extraordinaire tangente de la tribune des chorales et encore le renflement au dessus de l’autel (derrière lequel s’installera le centre d’art sacré), modèlent et animent l’espace. »

            La forme générale du bâtiment, nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises est un cercle, pour ce qui est de la forme en plan. En fait, il s’agit de deux cercles imbriqués l’un dans l’autre. De cette façon, les fonctions annexes peuvent être agencées entre les deux parois. Le diamètre extérieur du bâtiment est ainsi de 38m40 et le diamètre intérieur de 29m03.

            Tout d’abord, il faut faire remarquer que beaucoup d’explications différentes ont été données au sujet de la forme circulaire choisie par l’architecte. Il n’est donc pas possible de donner « la » raison unique. Nous avons d’ailleurs déjà cité une des raisons au sujet du rapport du bâtiment avec son environnement. Le choix de la forme était là une intention de liaison avec les autres bâtiments de la place des Droits de l’Homme. Ce qui est certain, c’est que la cathédrale d’Évry a été nourrie d’histoire et de symboles :

            « À Évry, si l’ensemble de la cathédrale est très novateur, la tradition est respectée dans l’architecture, dans le décor artistique aussi bien que dans les symboles qui nourrissent le corps de la cathédrale. Certains traits de continuité sont presque inconscients ; d’autres ont donné lieu à des discussions souvent passionnées. On doit le souci de la tradition à Mario Botta, mais aussi au maître d’ouvrage et, en premier lieu, à Guy Herbulot.

            La forme de la cathédrale se distingue a priori de toutes celles qui ont pu la précéder : son cylindre élégant peut même être hautain. (…)

            Mais, comme se plaît à le rappeler Mario Botta, le plan circulaire, qui suggère l’infini et donc le sacré, n’est pas sans référence à celui de sainte Sophie : plan dans lequel on pourrait inscrire une croix grecque et non pas une croix latine. »

            D’ailleurs, on peut dire que le cercle est le signe de l’alliance que fait Dieu, par son fils avec l’homme, par le sacrement du baptême. En effet, de nombreux baptistères sont de forme circulaire. Par ailleurs, Sicardi, au début du XIIIème siècle dit que la forme ronde signifie l’expansion de l’Église dans l’Univers et « doit être un encouragement pour nous à tendre du cercle de ce monde à celui de la couronne éternelle ».

            Cependant, on peut dire d’ores et déjà avec Louis Charpentier que toutes les formes, tous les plans sacrés sont interprétés selon l’enseignement chrétien. On trouve des édifices religieux basés sur à peu près toutes les grandes formes géométriques. Citons cependant quelques exemples concernant le plan circulaire : Aix la Chapelle, Neuvy-Saint-Sépulcre, Sainte Croix à Quimperlé, Sainte Marie de Vyscherat à Prague ou encore Rieux Minervois.

            Ensuite, après avoir énoncé ces différentes références se rapportant au plan centré circulaire, il faut ajouter une autre réponse de Mario Botta à la question des raisons de la forme du bâtiment :« Chacun la voit selon sa mémoire : casque médiéval, baptistère byzantin, rotonde romane, etc. Peu importe, l’enracinement est immédiat mais sans référence explicite.

            A l’intérieur, sentiment identique. Même si l’histoire de l’architecture connaît maint plan circulaire, celui-ci se déforme en triangle en toiture et n’a pas de réel équivalent. »

            De plus, on peut dire que les églises du XXème siècle ont des formes qui sont très variées. Nous allons citer à ce sujet Suzanne Robin dans « Églises Modernes » : « On est tout d’abord frappé par le caractère varié jusqu’au désordre des partis architecturaux adoptés. On voit des églises rectangulaires, carrées, ovales, rondes, triangulaires, trapézoïdales (…) ». Pour elle, il s’agit d’un grand goût pour la recherche formelle. Celle-ci est d’ailleurs intéressante à condition quelle ne sacrifie pas le programme de l’église à cette recherche plastique. Nous verrons que pour le cas de la cathédrale d’Évry, la géométrie est parfaitement maîtrisée par rapport au programme donné.

 

            Le deuxième élément entrant en compte dans l’implantation formelle de la cathédrale est la forme triangulaire de la toiture. Bien sûr, celle-ci n’entre pas en considération au niveau du plan lui-même, mais elle influence fortement sa mise en place et son orientation. De plus, comme le dit Mario Botta, le jumelage de ces deux formes donne à l’édifice toute sa particularité. D’ailleurs, l’utilisation d’une forme triangulaire a suscité bien des interrogations. Certains ont cru trouver à Évry des relents de Franc-maçonnerie. Cependant, très vite le Père Alain Bobière a répondu à cet « affront » : « Il faut rappeler que la tour, la colonne comme le triangle ont été utilisés à l’origine en Égypte, en Grèce ancienne et dans l’empire romain pour ne pas parler de l’Irlande et de l’Europe du Nord. Ils ont été repris ensuite par les chrétiens (le triangle évoque la trinité et la colonne symbolise l’arbre de vie) puis utilisés (bien plus tard) par les Francs-Maçons ».

 

Finalement, nous voudrions revenir sur les motivations de l’architecte concernant le choix de la forme cylindrique qu’il a donné à la cathédrale. Certes, il n’a pas de difficultés à lui trouver des références dans le domaine religieux ; de même qu’il laisse à d’autres moments le choix des références au fidèle ou au visiteur. Cependant, il est difficile de ne pas faire remarquer que de nombreux bâtiments conçus par l’architecte ont la même forme. Aussi, nous pouvons citer pour exemple Lugano Tissino, Scuola Media a Morbio Inferiore…

 

Implantation des différentes fonctions dans l’édifice.

 

Tout d’abord, nous allons parler des relations entre le clergé et les fidèles dans la mesure où se sont-elles qui conditionnent la disposition de l’église. En effet, selon les époques, le clergé a souhaité une participation plus ou moins active des fidèles pendant la messe. La disposition des éléments dans l’église est alors la conséquence de la relation entre les deux parties.

C’est le Concil Vatican II qui a mis en place les directives actuelles concernant la façon de faire passer la liturgie au sein des fidèles. Le Concil Vatican II a eu lieu en octobre 1962, sous la direction du pape Jean XXIII. « On y remet en question la nature communautaire de l’Église, le rôle de tous les membres dans le culte liturgique, l’existence quotidienne du clergé, la mission évangélique. » On introduit également de nouvelles pratiques telles que la lecture en français ou les messes développées face au peuple. Bref, le but est de rendre le culte catholique plus accessible aux pratiquants. Des directives sont donc données en ce qui concerne le déroulement de la célébration. C’est ce qui va entraîner, dans un premier temps, une modification de l’aménagement des lieux de culte, et ensuite des modifications dans la conception même de l’église tout entière. L’accent est bien mis sur l’« unité » et la « participation » des fidèles : « Participants et ministres opèrent ensemble autour des pôles de célébration, puisqu’il y a promotion des fidèles, et une notion de dynamisme qui traduit la volonté de l’Église de se rattacher au monde contemporain. Ainsi matériellement, l’organisation du lieu de culte va être modifiée pour donner priorité à l’unité et la participation. »

À Évry, la question a bien été de se demander comment répondre aux besoins liturgiques nouveaux. Pour Mario Botta, le cercle a pour intérêt de rassembler. La cathédrale a d’ailleurs été conçue comme maison des hommes et non comme le temple de Dieu, inaccessible pour le commun des mortel ! En fait, le cylindre réunit dans un même espace le clocher, le choeur et la nef, ce qui permet d’unifier l’ensemble des fonctions faisant partie de l’édifice.

Nous allons à présent voir de quelle manière sont positionnées les différents éléments indispensables à la pratique liturgique : l’autel, l’ambon, le cathèdre. L’autel est la table, à l’origine en pierre ou en bois, sur laquelle est célébrée la messe. L’ambon est le pupitre où se trouvent les livres de la parole de Dieu : « Petite tribune ou chacune des deux petites tribunes, faisant saillie sur la clôture du sanctuaire, utilisée pour les lectures du rituel de la messe (Épître, Évangiles…) et pour la prédication. » Enfin, le cathèdre est le siège destiné à l’évêque.

Nous pouvons dire pour commencer que dans ce cercle, lorsque l’assemblée se retrouve, l’autel, l’ambon et le cathèdre, comme éléments matériels dans le volume attirent fortement l’attention. Ensuite, le positionnement de l’autel dans un plan circulaire est sujet à discussion. Nous allons suivre à ce sujet Suzanne Robin dans « Églises modernes » :

« On a vu dans le cercle la forme idéale des rassemblements liturgiques. C’est une erreur car le centre d’un rond n’est pas une figure véritable. Il ne focalise pas le regard qui a tendance à aller au delà. De plus, ce plan méconnaît le caractère du culte chrétien qui, d’une façon idéale, doit exprimer l’action dynamique d’un peuple en marche. Entouré de fidèles de toutes parts, le prêtre perd le bénéfice du face-à-face. Les gestes liturgiques sont désorientés, et perdent leur force d’expression. Quant à l’autel, situé au centre du cercle, il ne capte pas suffisamment l’attention en tant que lieu essentiel de l’espace intérieur.

Pour atténuer ces inconvénients, l’autel, dans beaucoup d’églises rondes, se situent à la périphérie. Il est rejeté alors aux frontières du volume général. » Ce qui est bien le cas dans notre cathédrale. Botta ne voulait pas figer la cérémonie religieuse dans une géométrie statique. De ce fait, il a effectivement déplacé l’autel à la périphérie. « Ce n’est plus alors le ring central, focalisant les regards des spectateurs, mais la table qui appelle. » Ce dispositif qui consiste à orienter le cercle n’est pas mis en place uniquement par le décentrement de l’autel. En effet, plusieurs systèmes sont utilisés simultanément. « D’abord, par des différence de hauteur entre le coté nord, situé à trente quatre mètres, et le coté sud, à dix sept mètres. Cette inégalité dans la hauteur oriente déjà l’édifice, et l’autel se trouve précisément au pied de la plus grande hauteur, surmontée d’une croix. L’orientation axiale de l’édifice est accrue par l’existence de galeries, intégrées dans le cylindre intérieur et faisant face à l’autel. » De plus, il faut rappeler que la verrière triangulaire contribue aussi à orienter la vue vers l’autel.

Il faut encore ajouter au sujet de l’autel qu’il est orienté nord-ouest.

L’ambon trouve place lui aussi dans le choeur et le siège de l’évêque est prétexte pour l’architecte à faire un relief appareillé en brique dans la paroi, « telle une fleur dans la courbe du mur et met en valeur la souveraineté du responsable du diocèse ».

 

Ensuite, nous pouvons dire que dans toutes les églises, il y a une logique de circulation appropriée, une déambulation plus ou moins liée à la liturgie, au déroulement de la messe. Il y a à Évry un grand sas à l’entrée de la tribune. Celle-ci est prolongée par un déambulatoire qui domine le sol du bâtiment où sont rassemblés les fidèles. On arrive donc en hauteur par rapport au niveau zéro de l’église. Le déambulatoire permet de voir sans être vu, d’entrer sans nécessairement rester et d’accéder à l’autre partie du bâtiment. On peut parler d’une sorte de transition entre l’espace sacré et l’espace non sacré. Par ailleurs, si la cathédrale dispose de deux entrées, c’est sans doute pour des raisons de sécurité, mais également pour en faciliter l’accès à partir de deux endroits différents : l’un situé à l’extérieur et l’autre à l’intérieur du clos de la cathédrale. Cependant, il y a des inconvénients par rapport à cette liberté de déambulation à l’intérieur de la cathédrale : l’accès aux tribunes de la cathédrale est interdit aux visiteurs sauf pour certaines cérémonies particulières et ceci pour des raisons de sécurité incendie. Ou encore, il est parfaitement impossible de profiter d’une promenade jusqu’aux arbres sur le toit faute d’escaliers prévus à cet effet.

Le plan circulaire lui-même provoque un autre déplacement qu’un plan orthogonal : on a tendance à glisser le long des murs et ainsi de faire corps avec le bâtiment.

 

Un autre élément d’importance a été implanté dans la cathédrale d’Évry. Il s’agit d’un labyrinthe. Nous pouvons dire que cet élément a été « implanté » dans la mesure où un labyrinthe dans une cathédrale se trouve toujours à un endroit très particulier et judicieusement choisi. À Chartres par exemple, il apparaît « une sorte de clef des nombres et de la géométrie utilisée par le maître maçon qui a fixé le plan de la cathédrale ». Dans la cathédrale d’Évry, il est implanté dans la chapelle de jour dont il épouse les contours. Sa forme est de ce fait octogonale. En ce qui concerne le dessin qu’il représente, on peut dire que Mario Botta a commencé par dessiner une dizaine de projets différents. Cependant, les résultats n’étaient pas concluants. Finalement, c’est le dessin du labyrinthe de Chartres qui a été pris pour modèle. En fait le tracé du labyrinthe de Chartres qui est circulaire a été adapté dans une forme octogonale.

« À Évry, le labyrinthe se trouve dans l’axe fondamental de l’église qui va de la Vierge à l’Enfant, au Christ en croix sur la même ligne que l’autel et le vitrail de la résurrection. Le vitrail est la figure inverse de celle du labyrinthe : vertical, alors que le labyrinthe est horizontal. Aujourd’hui ce labyrinthe est là, même si son interprétation reste obscure : les symboles présents dans la cathédrale obéissent à une nécessité qui relève du poids de la tradition, de l’épaisseur de l’histoire de la spiritualité. »

 

Une crypte fait également partie du programme de la cathédrale. Elle est située dans le sous-sol, juste sous le choeur et se trouve en partie visible par une verrière judicieusement aménagée. En fait, dans le principe des églises ayant une histoire, « la cathédrale, en accueillant les tombeaux des évêques, s’enrichit de l’accumulation de leurs dépouilles mortelles. Mais alors que la crypte d’une cathédrale ancienne est souvent la trace d’un bâtiment primitif, classiquement situé sous un édifice plus audacieux et plus vaste, la crypte de cathédrale d’Évry a été conçue a priori, comme pour rattraper l’absence des siècles passés ». La cathédrale cherche donc un enracinement dans le sol de cette ville nouvelle. D’ailleurs, pour accentuer encore ce besoin, un pilier vertical de béton jaillit de la crypte et vient porter l’autel, lieu central de la célébration du culte. Ce dernier se trouve donc enraciné dans le sol de l’église, témoins de la mémoire de l’édifice.

 

La nef, occupe la plus grande partie de la surface circulaire. Elle peut accueillir sept cent personnes. Cependant, il ne s’agit pas la de la capacité totale de la cathédrale. En effet, l’édifice-cathédral fourmille d’espaces complémentaires adaptés aux diverses nécessités du culte. Entre autres une chapelle ; parce qu’il n’y a pas de cathédrale sans chapelle. À Évry, elle est appelée « la chapelle de jour ». Elle est de forme octogonale et prolonge l’édifice pour créer, au bout un endroit beaucoup plus clos et plus petit pour un recueillement en petit comité plus aisé. Elle sert pour les célébrations ordinaires, avec un autel tourné celui-ci à l’est.

Aussi, nous pouvons parler des fonds baptismaux. Ils ne sont pas relégués dans un fond sombre de l’église, mais bien au contraire. Ils représentent la présence, ô combien importante de l’eau dans le lieu de culte. Enfin, ils sont conçus pour permettre l’immersion intégrale de ceux qui le désirent. Et, cela rejoint les origines des traditions chrétiennes avec le baptême du Christ dans le Jourdain.

 

Enfin, il nous faut faire remarquer que dans le programme de la construction d’une église aujourd’hui, il faut intégrer des locaux de régie et de projection. À Évry, ils se situent au deuxième étage et permettent de contrôler la sonorisation, l’éclairage scénique et les projections intérieures de la nef.

 

Étude des bâtiments liés à la cathédrale.

 

À l’origine, l’édifice-cathédral n’était jamais bâti seul. Il était toujours associé à un ensemble de bâtiments : « Chose curieuse, la cathédrale primitive constituait, dans l’Antiquité tardive et même jusqu’à l’époque carolingienne, plutôt un groupe de bâtiments religieux que l’église unique, souvent prestigieuse, à laquelle nous sommes habitués. On parle à ce sujet de groupe cathédral ou, ce qui est peut-être plus clair, de groupe épiscopal.

Aucun de ces groupes, souvent vieux d’un millénaire et demi ne subsiste de nos jours en France ».

Un peut de la même manière, dès le départ à Évry, on parle d’un « îlot cathédrale ». En effet, trois programmes cohabitent dans l’édifice : la cathédrale proprement dite, le centre National d’Art Sacré et le troisième élément du programme est lié à l’accueil et à la rencontre ; c’est-à-dire des locaux de la paroisse et du diocèse. Le contrat détaillé prévoit un lieu de culte de mille mètres carrés environ avec des salles annexes de quatre cent cinquante mètres carrés, pour l’accueil, une salle d’attente, un secrétariat, un logement de gardien et des espaces destinés à réunir des prêtres et curés du diocèse. S’y ajoutent quatre mille cinq cents mètres carrés de bureaux, neuf mille cinq cents mètres carrés de logements, deux mille mètres carrés de commerces et de services et enfin deux cent cinquante places de stationnement. L’ensemble des bâtiments s’agence autour d’une cour appelée le « clos de la cathédrale ». Cet espace est assimilé souvent au cloître des abbayes avec tout ce que cela comporte comme besoin d’intériorité. « Le « cloître », en l’occurrence le clos, sous la forme d’immeubles entourant l’édifice cultuel selon une structure angulaire, et prenant d’ailleurs naissance dans le corps même du bâtiment religieux, doit être pour Botta cet espace de vie intérieur, cet espace de transitions, propice à l’appropriation du sanctuaire. Ce n’est pas pour autant un espace spécifique voué au silence ; du clos doit jaillir la vie, et ceci d’autant plus qu’il sera occupé par des structures d’habitat et de travail génératrices de mouvement et d’activités. Mais une vie en harmonie avec le secteur intimiste que le projet génère :l’ouverture du clos est modeste, limitée, la taille des bâtiments est à l’échelle humaine (deux étages et attique). Plus qu’un lieu de passage, de va et vient anonymes et indifférents, Botta le souhaite lieu de halte conviviale, de temps de repos, de sérénité retrouvée. »

 

Voici la répartition des locaux dans le bâtiment :

Sous-sol (niveau – 3m.50)                             crypte des évêques, sacristie, locaux techniques, archives et rangements.

 

Rez-de-chaussée (niveaux -2m.20 à 0m.00) entrée de la cathédrale, nef de la cathédrale, sacristie, chapelle de jour

 

Niveaux 2m.50 et 4m.00                               accueil cathédrale, galerie, orgue, entrée et accueil centre d’art

 

Niveaux 5m.50 et 7m.00                               administration cathédrale (bureaux et logement du gardien), locaux régie et projection, galerie, administration centre d’art

 

Niveaux 8m.50 et 10m.00                             administration de la cathédrale, salles de conférences, bureaux du centre d’art, galerie haute, documentation du centre d’art

 

Niveau 13m.00                                              rangements cathédrale, documentation du centre d’art

 

Niveau 16m.70                                              salle de projection du centre d’art

 

Niveau 20m.40                                              salle de conférences du centre d’art

 

Niveau 23m.10                                              mezzanine sur salle de conférences du centre d’art

 

Niveau 25m.90                                              terrasses non accessibles et jardinières

 

            De même que le clos de la cathédrale semble avoir remplacé le cloître des monastères, l’atelier des copistes a été replacé par le Centre d’art sacré, dans la mesure où les copistes avaient pour rôle de reproduire pour en garder une trace des documents souvent sacrés. Le Centre D’art sacré aurait d’ailleurs pu être un musée mais l’idée d’une documentation accessible à tous a été préférée. Ce bâtiment fait également référence au trésor qui appartient à toute cathédrale : Le trésor de la cathédrale d’Évry se trouve être dans le Centre d’art sacré.

 

Généralisation.

 

            Choix de la forme géométrique.

 

            En règle générale, nous pouvons affirmer que nous trouvons en France toutes sortes de formes pour une église. Des églises peuvent en effet présenter un plan rectangulaire, en carré ou cruciforme, et il en existe plusieurs sortes pour chaque. Mais aussi, nous pouvons trouver des églises hexagonales, octogonales, circulaires ou triangulaires ; aucun plan n’a été imposé par la liturgie.

            Dans le cas de la cathédrale d’Évry, le plan est circulaire, nous l’avons vu. Et on peut dire que le plan circulaire a pour référence principale la basilique du Saint Sépulcre, à Jérusalem construite par l’empereur Constantin , détruite par les musulmans et reconstruite par les Byzantins en 1048. La forme circulaire rayonne dans tous les sens et ne privilégie aucune direction. À l’origine, ce bâtiment a influencé la forme de beaucoup d’autres sanctuaires. En effet, dans l’Antiquité, de nombreux lieux de culte choisissent la forme circulaire. C’est par exemple le cas du Mausolée d’Hadrien à Rome (consacré ensuite à Saint Michel).

 

            Cependant, comme nous venons de le faire remarquer, il y a bien d’autres formes possibles. Le plan en croix est généralement le plus utilisé dans l’histoire. D’ailleurs, dans les églises cruciformes, c’est la croix latine qui est le plus souvent utilisée. Parce qu’elle prend pour référence le Christ en croix, (ill 11p109) parce qu’elle montre de manière significative les quatre points cardinaux… diverses sont les raisons. On peut citer comme exemples bien sûr des milliers d’églises paroissiales, mais surtout la majorité de nos grandes basiliques et cathédrales.

            La forme rectangulaire correspond, elle, bien souvent à la forme des petites églises des paroisses rurales.

            D’autres formes sont utilisées pour des raisons plastiques ainsi que pour des choix des parcours intérieurs, de forme du terrain… (ill 23p46 + trèfle 11p117)

Nous allons à ce sujet citer des exemples contemporains :

La basilique Siracuse de Lourdes (19p,)

Église du Pouzin en Ardèche.

Église Sainte Agnès à Fontaine les Grès.

Église de Boust en Moselle.

 

            Utilisation de tracés géométriques et de systèmes de proportions.

 

« Quoique les mathématiciens n’en ignorent point les propriétés, ils témoignent pour la plupart, à l’égard de ce nombre, d’une indifférence qui, chez certains, tourne à une sorte d’hostilité : ces derniers estiment… que le nombre d’or est trop célèbre, cette célébrité étant imméritée. »

 

            Il est difficile de parler des formes des églises sans aborder le problème des tracés géométriques et des proportions. En effet, pour la cathédrale d’Évry, nous avons vu que le choix des formes s’était porté sur le cercle et le triangle pour diverses raisons. Ceux-ci ont été mis en place en fonction du terrain et les dimensions ont été choisies en fonction des exigences programmatiques de surfaces. La plus petite unité de longueur est donnée par la longueur d’une brique plus un joint. Cependant, là n’est évidemment pas la seule façon d’agir dans l’histoire de la construction des églises. Certains ont étudié les tracés régulateurs qui seraient à l’origine des plans et des élévations des édifices religieux ; que ces derniers soient celtes ou moyenâgeux.

            L’homme est la mesure de toute chose et il fait partie d’un grand système de proportions qui régit tout l’univers. D’ailleurs, sont nombreux les hommes, architectes ou mathématiciens, qui ont cherché des proportions idéales. Nous pouvons citer Durer, Vitruve, Léonard de Vinci ou Le Corbusier.

            Certains ont cherché à intégrer l’homme dans le plan des bâtiments religieux : Schwaller de Lubicz (égyptologue), Catanea ou Di Gorgio.

            Ensuite, Nous avons vu que dans la cathédrale d’Évry, la mesure de base se rapporte à la dimension d’une brique. Bien souvent, dans le cas d’églises anciennes, la mesure de départ est la coudée du lieu. La coudée est variable en fonction du lieu où l’on se trouve, donc la mesure de départ des bâtiments ne sera pas toujours la même. Un bâtiment doit s’implanter par rapport à un lieu choisi et s’intégrer entièrement dans celui-ci. « En chaque lieu, la coudée employée correspond à une fraction décimale du parallèle du lieu, ce qui explique que le système de mesure varie à chaque latitude. » Par exemple, les alignements de Carnac affichent la coudée du lieu, soit 26,8cm, ou son double soit 53,6cm. De même, celle de la cathédrale de Chartres est de ftgyjh.

            Dans ces édifices, la coudée est associée au système de proportions basé sur la section dorée, ou nombre d’or : « Le module qui sert à établir le carré, le double carré, la diagonale, sa racine carrée, à partir d’arc tangents au cercle, détermine les valeurs de phi, les sections dorées 1.618 et 1.272. Nos plus beaux édifices ont été établis à partir de formes géométriques simples mais, par des tracés habiles prenant appui sur ces figures géométriques, la construction s’établit sur un rythme et des proportions reliant toutes ces parties harmoniques. »

Parmi les nombreuses méthodes utilisées pour mettre en évidence le nombre d’or, celle du double carré est sans doute la plus explicite ;

On utilise pour cela la diagonale du rectangle , avec a et b les longueurs des cotés.

Dans notre cas le rectangle est particulier, à savoir c’est un double carré.

En prenant a=1, on a b=2 et

On trace un cercle inscrit à ce rectangle, son centre est repéré par l’intersection de ses diagonales de longueur x. Son diamètre sera donc égal à 1.

On notera ABCD le rectangle, O le centre du cercle et F l’intersection du cercle avec une des diagonales (voir schéma).

Alors  et .

FC est appelé nombre d’or et est égal à 1,618.

 

 
 
 

On peut tirer de nombreuses propriétés de cette figure :

 

            Nous allons voir de quelle façon le plan d’un sanctuaire peut être implanté en fonction de tracés régulateurs. Pour premier exemple, nous allons suivre l’étude de Raymond de Montercy lorsqu’il étudie le tumulus du Puy de Laffont en Corrèze. Voici le tracé de départ utilisé :

tracés ( p262 et 263 et 264)

            Une autre méthode a été testée sur le même sanctuaire : en partant la méthode de l’équerre aux proportions 3,4,5, on dessine le tracé suivant :

tracés ( 3 p265, 266, 267 )

            On peut donc dire que plusieurs tracés, que l’on peut qualifier de sacrés , peuvent être appliqués à un même sanctuaire.

            Ces tracés sont d’ailleurs toujours utilisés aujourd’hui par des architectes contemporains dans des bâtiments ayant bien d’autres fonctions que la fonction religieuse. Le cercle central est établi à partir de la dimension de la coudée du lieu.

 

            Mais revenons à présent aux églises. Le tracé régulateur des églises est basé sur des formes géométriques simples (cercle, triangle, carré, carré long. Lorsqu’on regarde un tracé régulateur, soit en plan, soit en élévation, on est surpris par la multiplicité des cercles qui se coupent et se recoupent, qui donnent naissance à d’autres points particuliers. Une construction rythmée s’établit devant nous, régie par le nombre. En fait ce tracé régulateur est un mandala.

            Le but de ce travail n’est cependant pas d’entrer dans les détails de construction de tous ces tracés, mais d’attirer l’attention du lecteur sur ce genre de méthode de conception. C’est pour cette raison que nous allons simplement reprendre quelques planches très intéressantes des Cahiers de Boscodon (n°4) ainsi que des illustrations du livre de Jean Pierre Bayard, La tradition cachée des cathédrales, du symbole médiéval à la réalisation architecturale.

 

Cahier de Boscodon n°4 : 302, 303, 305, 306, 315, 317, 332, 342, 343 )

            trad cachée des cath p289, 290.

 

            Organisation des fonctions à l’intérieur de l’édifice.

 

            « Les différentes époques et les rites divers ont organisé les lieux de célébration d’une manière profondément révélatrice de l’évolution de la liturgie selon les temps et les espaces. Réciproquement, la disposition et l’aspect des édifices sacrés influent fortement sur le sentiment religieux de ceux qui s’y rassemblent et leur dictent en partie leur comportement. »

            Nous avons vu que Mario Botta dans la cathédrale d’Évry tient compte des directives du Concil Vatican II pour l’organisation de l’église en ce qui concerne les relations clergé-fidèles. Cependant, il peut être intéressant de survoler l’évolution de ces relations dans l’histoire. En fait depuis les débuts de la chrétienté, il n’y a eu que des alternances entre les séparations et les rapprochements clergé-fidèles. Par exemple, au XIème siècle, alors qu’il n’y a encore qu’une seule église par ville, les paroisses sont saturées. De ce fait, les prêtres ne pouvaient plus s’occuper personnellement de chacun de leurs paroissiens et de toute façon à partir du Xème siècle, le peuple ne parle déjà plus le latin. Il y eu alors deux conséquences à ces faits : C’est à ce moment-là, à l’exemple des paroisses rurales que sont apparues plusieurs églises dans une même ville ; la deuxième conséquence étant la création du jubé au XIIème siècle pour séparer complètement le clergé des pratiquants. Le jubé a été ensuite supprimé au XVIème siècle. Un autre exemple est l’apparition des bancs fixes dans l’église au XIXème siècle et avec elle une nouvelle forme de participation à la messe : « c’est alors qu’apparurent les faits et gestes de l’officiant tels qu’élévations, génuflexions, signe de croix, qui constituèrent pour le peuple une sorte de compensation au manque de participation véritable à la célébration. » Les dernières modifications dans déroulement de la messe ont eu lieu en 1962 où l’on a complètement aboli l’office en latin. Ceci dans la mesure où on cherche à privilégier une communication entre le prêtre et les participants.

            On privilégie désormais l’attention des fidèles à la vie liturgique. Le prêtre fait partie intégrante de l’assemblée : le célébrant et les participants sont face à face pendant la lecture de la Parole, et le Sacrifice Eucharistique doit rassembler la communauté concentriquement autour de l’autel.

            Par rapport à cela, nous avons vu que la cathédrale d’Évry cumulait l’organisation centrée et l’organisation orientée. C’est dans ce sens que Suzanne Robin nous expose les différentes dispositions possibles d’une église :

            1) Le plan orienté : « L’assemblée est un peuple en marche à la rencontre de son Seigneur. Le clergé et les fidèles sont orientés dans le même sens. Cette disposition donne le schéma suivant qui correspond à la plus grande partie des églises construites depuis le moyen-âge. »

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            2) Le plan centré :l’assemblée adopte une disposition concentrique autour de l’autel.25p34 Cette disposition, nous l’avons vu lors de l’étude de la cathédrale d’Évry a pour inconvénient de refermer l’assemblée sur elle-même. On peut adopter alors la disposition en amphithéâtre ou encore, et c’est la meilleure solution, l’assemblée peut s’articuler autour de deux pôles. 25p35

            Nous allons indiquer à titre d’exemple différentes dispositions possibles par rapport à l’autel dans diverses formes d’édifices religieux.25p36à42

            Nous allons à présent expliquer ce que sont les autres fonctions qui composent une église et dire où elles se situent habituellement :

            La chaire et le pupitre

            Les fonds baptismaux

            Le baptistère

            l’orgue

            Le siège

            L’ambon

            La chapelle de réconciliation

            La chapelle du saint sacrement.

            La sacristie

            Enfin, nous pouvons dire que suite aux modifications liturgiques de 1962, certaines églises à plan basilical ont souhaité modifier leur organisation. Citons à ce sujet l’exemple de l’église Saint Denis en côte d’Or.43p11

 

            Brièvement, au sujet des cheminements et déplacements dans les églises, nous pouvons parler des déambulatoires. En effet, ceux-ci ont été crées au moment d’un grand intérêt pour le culte des reliques afin que ce dernier ne dérange pas l’office. Cependant, depuis qu’il y a des bancs dans l’église et que les fidèles participent statiquement à la messe, il n’est plus du tout utilisé à cette fin. De même, le labyrinthe a bien souvent été supprimé par le clergé du XIXème siècle qui ne supportait ni les jeux des enfants de choeur sur ni les déplacements des fidèles pendant la messe.

 

            Il existe cependant un type particulier d’églises. Il s’agit des églises abbatiales. En effet, elles ne fonctionnent non pas avec des fidèles laïcs mais avec des moines qui vivent sur le lieu et avec le lieu. « Toute l’existence de la communauté est rythmée par cette répartition de la prière liturgique qui, de l’aube au crépuscule, fait se succéder vigiles, matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies. L’église et le choeur dans lequel sont installées les stalles de part et d’autres du maître autel constituent donc la partie essentielle de tout monastère. » En fait, pour correspondre à toutes ces activités, c’est le plan basilical qui a été adopté dans les abbayes. Le plan centré, malgré de nombreux exemples antiques et préromans, comme le Panthéon de Rome ou Saint Vital de Ravenne, est très vite abandonné par les moines. Il était sans doute plus approprié pour le chant de l’office et les prières des paroissiens. En ce qui concerne l’organisation de l’église, on peut dire que « le plan des basiliques paléo-chrétiennes de Rome, comme celui qui fut adopté dès le début au Monte Cassino, favorisait la disposition des moines en longues files, selon le grand axe de l’édifice. Cela présentait un autre avantage : les nombreux déplacements s’effectuant sur deux colonnes, chacun se trouvait instantanément à sa place pour les cérémonies. Les processions prirent d’ailleurs beaucoup d’importance dans la liturgie bénédictine et nécessitèrent, pour se déployer, des édifices d’une grande profondeur. » Par rapport à cela, il faut dire que sur le plan de l’abbaye de Saint Gall, le grand exemple des monastères, la nef est cloisonnée. En effet, peu à peu, les moines ordonnés ont voulu dire la messe tous les jours, ce qui a provoqué une multiplication des autels dans l’église. Cependant, vu que ceux-ci encombraient la nef et empêchaient les déplacements dans l’édifice, ils ont été placés dans des chapelles greffées au transept et au choeur. De plus, l’apparition du déambulatoire et des chapelles facilitait la cohabitation du clergé monastique et des laïcs dans le cas où l’église abbatiale était attachée à une paroisse.

            Nous pouvons dire pour conclure que chaque élément dans une église a bien un rôle particulier à une époque particulière et pour une liturgie donnée. Les églises actuelles gardent bien entendu la trace de tous ces changements. C’est d’ailleurs sans doute pour cette raison qu’en plus d’être des lieux de culte et de prière, nos édifices religieux sont devenus des sortes de musées pour touristes curieux de découvrir leur histoire !

 

            Les bâtiments liés à un lieu de culte.

 

            Nous avons abordé pour la cathédrale d’Évry la dépendance des cathédrales primitives à des bâtiments annexes. Aujourd’hui, ces bâtiments ont réapparu même si par exemple la sacristie n’avait jamais disparu. Cependant, en règle générale la fonction de ces bâtiments a changé. Nous avons vu dans le programme fourni à Mario Botta un centre d’art sacré, des logements, des bureaux, etc. Ceci est pour le cas d’une cathédrale, donc, nous l’avons vu, c’est le seul exemple à proposer pour ce siècle. On ne peut pas généraliser à d’autres cathédrales, mais, ce sujet nous permet d’aborder le cas des centres paroissiaux. En effet, on ne construit pratiquement plus d’églises seules aujourd’hui, mais un ensemble de salles plus ou moins banalisées autour d’une église : « Les caractéristiques des églises aujourd’hui sont bien le dynamisme et la mobilité. C’est la fin de l’église-bâtiment au profit de la maison-église ou d’un complexe paroissial intégrant des lieux et des éléments multiples qui favorisent les passages, les réunions, les rassemblements, en un mot, les rencontres. La tendance se confirme, s’implante, l’église n’est plus ce bâtiment isolé et central qui se dresse au-dessus de la ville et du village. Il fait corps au contraire avec l’ensemble environnant, se fond dans le paysage. Ceci témoigne de la nécessité pour l’église de s’adapter, mais aussi des liens vivants qu’elle garde avec la communauté. » On va même vers la création de centres oecuméniques dans lesquels se retrouvent côte à côte des religions différentes.

            Le programme en général des centres paroissiaux se compose de l’église, de salles de réunion, d’une sacristie, de salles de catéchisme, parfois d’un secrétariat et de bureaux.

 

            Implantation des différentes fonctions d’une église par rapport aux forces cosmo-telluriques.

 

« Une cathédrale devrait être visitée selon un rite établi, en passant sur certains points, en respectant des arrêts précis, des temps donnés. »

 

            Nous allons pour terminer présenter des mesures énergétiques qui ont été faites dans certains édifices par Blanche Merz ; notamment dans les cathédrales de Chartres et d’Amiens.

            Mais avant tout, il faut alors présenter le système de mesure utilisé. Nous citerons pour cela Blanche Merz dans son livre Hauts lieux cosmo-telluriques..

            « Le biomètre conçu par le physicien Bovis et l’ingénieur Simonéton est une sorte de réglette dont le pendule indique sur un chiffre donné de l’échelle, l’intensité du lieu. » Un homme normal vibre environ à 6 500 unités Bovis et atteint sa pleine forme énergétique entre7 000 et 8 000 unités.

            « Pour nous les trois dimensions du biomètre sont :

Secteur n°1, le « physique » qui va de zéro à 10 000 unités, donnera l’intensité du lieu, la vibration ayant un effet sur le physique de l’être humain.

Secteur n°2, on dépasse la conception de Bovis et on pénètre dans le domaine du corps énergétique ou dénommé aussi corps « éthérique » ; le biomètre va de 11 000 à 13 500 unités.

Secteur n°3, va de 13 500 à 18 000 unités ; il pénètre subtilement dans le domaine « spirituel » et dans l’univers ésothérique que l’on va mesurer dans les sanctuaires, jusqu’aux points rares de l’initiation. »

 

            Nous avons vu que lorsqu’on prend en compte les forces cosmo-telluriques dans l’implantation des lieux de culte, la première chose à faire est de trouver le « centre ». C’est le point tellurique du lieu, ce que nos ancêtres appelaient « la tête de la wouivre ». À l’origine, dans les églises, sur le centre devait se trouver l’autel (au milieu de la seconde travée du cœur).

 

            Voici le relevé cosmo-tellurique de la cathédrale d’Amiens :

 

            En pénétrant dans la cathédrale et avec la règle biométrique de Bovis nous trouvons 6 000 unités, ce est-à-dire la vibration moyenne que l’on est censé trouver dans un lieu non perturbé. Ensuite, on peut apercevoir une grande dalle blanche, à quelques mètres de l’entrée qui signale le « centre » de la construction. A cet endroit, le biomètre indique 6 500 unités. Puis vient le labyrinthe. « À l’entrée, une pierre noire nous révèle 6 000 UB, c’est sur cette couleur que se fera le chemin. La dernière dalle avant de pénétrer en son centre confirmera les études de Blanche Merz, à savoir une chute de vibrations qui descendent ici à 1 500 UB. Ce passage étant ressenti comme un trou noir qui va déstabiliser le corps énergétique de l’homme avant de le baigner dans un flot d’énergies spirituelles. En effet passé ce seuil hautement significatif, nous trouvons 14 000 UB. » Nous avons ensuite une progression énergétique jusque dans le choeur, sans doute à l’emplacement original de l’autel où nous arrivons à 18 000 unités.

            À Chartres, nous pouvons faire des constatations similaires. En voici le relevé cosmo-tellurique :

 

            On peut bien entendu mettre en parallèle avec ce plan celui du relevé des cours d’eau souterrains. Là où convergent les quatorze canaux, donc au centre de l’édifice, le biomètre indique 11 000 unités vibratoires. L’autel, au départ devait se trouver à cet endroit. De plus, de même qu’Amiens, le labyrinthe a un rôle énergétique très important. C’est pourquoi à l’origine, il était conseillé de le parcourir pieds nus ou même à genou. En effet des chaussures pouvaient jouer le rôle d’un isolant énergétique…

            Enfin, nous avons voulu, pour revenir à la cathédrale d’Évry, mesurer l’énergie à l’entrée, dans le labyrinthe et au niveau de l’autel. Je tiens d’ailleurs à remercier Maman pour ces mesures !